
Applique repliable en métal laqué noir et laiton, par Robert Mathieu
France, vers 1950
Biographie
Robert Mathieu (1921- 2002)
Robert Mathieu est l’un des créateurs et producteurs de luminaires les plus talentueux des années 1950. Diplômé de l’école Boulle en 1938 en tant que tourneur sur bronze, il entame sa carrière comme fabricant de pendules au 98 boulevard Charonne qui restera sa boutique phare. En 1949, il débute sa création de luminaires en dessinant et éditant ses propres créations. Ses premières pièces rivalisent d’ingéniosité et sont empreintes de sa formation initiale en horlogerie.
Robert Mathieu connaît plusieurs évolutions dans son style mais reste néanmoins attaché à produire des luminaires d’une haute précision. Travaillant régulièrement pour des commandes privées, ses pièces ont un caractère unique et inédit. Il privilégie les lignes épurées et souples qui confèrent à ses créations élégance et légèreté.
Au cours des années 50, il développe différentes gammes de luminaires : la première autour d’un système de double abat-jour (le diabolo) et de laiton doré, la deuxième utilise des réflecteurs en aluminium laqué sur les lustres, lampadaires ou appliques à système, puis il invente toute une gamme d’appliques, de plafonniers, de lampadaires à contrepoids, laqués gris métallisé et dont les réflecteurs sont des cônes en Perspex blanc. D’autres séries suivront dans les années 1960 en verre et en teck pour accompagner la vague du mobilier scandinave.
En 1955, il achète l’enseigne « LE LUMINAIRE PARISIEN » à René Mathieu et se retrouve à la tête de trois établissements dans Paris. Voyant son activité évoluer et s’amplifier, il installe de nouveaux locaux à Bagnolet.
Sous le nom de « R. Mathieu Luminaires Rationnels » il édite des luminaires pour de grands designers dont Michel Buffet. Sa rencontre avec Jean-Boris Lacroix l’inspire également dans son travail. Il collabore avec lui pour différents projets. Ses plus grandes commandes lui sont faites par Le Grand Hôtel du Louvre et l’Hôtel Concorde Lafayette pour lesquels il réalise une tête de lit lumineuse et 950 miroirs éclairants. Il travaille également pour la célèbre marque de meubles française « Perriand et Le Corbusier ».
Au cours de sa carrière, il obtient de nombreux prix et distinctions, notamment le Grand prix de la Triennale de Milan en 1954 pour son fauteuil « Caravelle ». Il a également été professeur de design industriel à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris de 1965 à 1975.
Il cesse son activité en 1978 et décède en 2002 dans le Loiret. Ses productions sont distribuées en France, en Algérie et au Maroc par ses camarades de l’école Boulle devenus décorateurs, parmi eux René Fray ou André Beaudoin.