
Rare et grand banc en fonte ouvragé d’esprit gothique, Calla à Paris
Paris, France, vers 1850
Histoire
Calla à Paris est la marque des fonderies Calla.
Biographie :
Christophe François Calla (5 février 1802 à Paris – 24 février 1884 à Nice)
Nationalité : Française
Adresse : 28, Faubourg Poissonnière à Paris, puis 92 de cette même rue, et également rue Chabrol
Christophe François Calla est le fils de François Étienne Calla (1762-1836). Il est chargé à l’âge de 23 ans de la réorganisation de la manufacture d’armes de Châtellerault. Puis il prend la suite de son père à la direction des usines Calla en 1835 et poursuit le développement de l’entreprise familiale en se concentrant davantage sur l’activité de fonderie industrielle et de fonderie d’art.
Désormais installées rue de Chabrol, les usines Calla participent aux plus grands chantiers de la ville de Paris tels que la réunification des architectures constituant le Palais des Tuileries et celui du Louvre (charpente métallique), la Bibliothèque Sainte-Geneviève (en 1842, Labrouste lui confie la construction de la charpente) … C’est aussi à Christophe François Calla que l’on doit les fontes ornementales du Panthéon, la charpente et les fontes ornementales de l’église Saint-Vincent-de-Paul réalisée par son ami l’architecte Jacques Hittorff (1792-1867) et située dans le quartier Poissonnière, près de ses fonderies. Il participe à la construction de l’église de la Madeleine, en fournissant les dizaines de tonnes de fonte utilisées, et de l’église Notre-Dame de Lorette.
En 1839, il obtient une médaille d’or à l’exposition de l’industrie française. En 1841, son premier album comprend 12 planches, soit le quart de son offre (il est le premier à éditer un catalogue). En 1844, il est primé pour une fontaine, des vases, des grilles…
Son usine réalise aussi des fontes industrielles (pour des pièces d’artillerie durant le siège de Paris, 1870-1871).
Christophe François Calla est le premier qui ait fabriqué en fonte de fer, sur une grande échelle, des ornements décoratifs pour les édifices publics et particuliers. Hittorff avait initialement prévu que son ami Calla réalise les fontaines, les colonnes rostrales et les grands candélabres de la place de la Concorde. Finalement ils sont réalisés par la maison Muel, à Tusey près de Vaucouleurs dans la Meuse.
Christophe François Calla réalise en revanche les quatre fontaines du Carré Marigny dans les promenades des Champs-Élysées (Fontaine de Diane, Fontaine de la Grille du Coq, Fontaine des quatre saisons et Fontaine de Vénus). La “signature” de la fonderie Calla est toujours visible sur les différentes œuvres citées ici. On peut donc accorder aux maisons Calla et Muel l’honneur d’avoir créé en France l’industrie des fontes d’art. Les premières grandes fontes, comme des statues ou des pièces d’ornementation, sortent des fonderies Calla et Muel.
Christophe François Calla devient fondeur pour des artistes tels que James Pradier et son élève Antoine Étex. Il prend en charge la fonte de l’Amazone du Cirque d’été, historiquement installé au Rond-point des Champs-Élysées, dont une copie fondue également par Calla demeure aujourd’hui sur le fronton du Cirque d’hiver. Il est le fondeur de la statue de Saint Louis sculptée par Antoine Étex ou encore la reproduction de la statue de David d’Angers représentant Gutenberg, dont l’original est à Strasbourg et la copie dans la cour d’honneur de l’Imprimerie nationale à Paris. Il produit par ailleurs de nombreuses copies d’œuvres d’art en fonte ou en régule. Il existe encore aujourd’hui neuf de ses pots à feu ou vases de type Médicis sur le Parterre du Midi du Château de Versailles. Il avait réalisé dès 1839 la fontaine du square Louvois (rue de Richelieu ; en face de la bibliothèque nationale) qui porte l’inscription « fondu par Calla en 1839 ».
Lors de l’exposition de 1851 une grande composition de M. Fratin, représentant deux aigles qui s’abattent sur leur proie est nettement distinguée. “On distingue surtout une grande composition de M. Fratin, représentant deux aigles qui s’abattent sur leur proie. Ce groupe a été fondu par M. Calla, de Paris, dont la réputation comme un de nos premiers fondeurs de fer et de bronze est si bien établie, qu’elle nous dispense de tout éloge à son égard. Cette sculpture se trouve probablement aujourd’hui à Central Park.”
En 1852, il développe une nouvelle spécialité des usines de mécanique en étant le premier en France à créer une locomobile, machine à vapeur à double effet utilisée dans l’agriculture et l’industrie. La locomobile permet d’entrainer des batteuses dans les champs et des chaines de production. il va se tourner vers la fonte industrielle délaissant la fonte d’art.
En 1868, il céde ses usines aux familles Chaligny (Faidherbe-Chaligny) et Guyot Sionnest.
Il est l’un des fondateurs du Comptoir national d’escompte de Paris et membre du Conseil général des manufacturiers et du Conseil d’administration de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.
Sources et liens externes
Sources : 1) Celui qui fut le premier des fondeurs d’art n’a pas bénéficié de recherches et de publications. Un ouvrage est en préparation. – 2) DEVAUX (Yves), L’univers des bronzes…, Paris,1978, p. 262-263. – 3) HACHET (Jean-Charles), Dictionnaire illustré des sculpteurs animaliers et fondeurs, de l’Antiquité à nos jours, 2 vol., 18000 pages, 2005. Les fondeurs, tome II, p.823. – 4) RENARD (Jean-Claude), L’âge de la fonte ; un art, une industrie, 1800-1914, Paris, 1985, p. 38-39. – 5) La fonderie française à l’exposition du Crystal Palace – Rapport sur l’exposition de 1851 : XXIIe jury. – 6) Pour lire sa nécrologie par Jules Baudry, rendez-vous sur le site du conservatoire numérique du Cnam : Société des ingénieurs civils 1884 page 368 à 378 http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?ECCMC6.40/368/0/760/755/760